Sumo

Publié le par Olivier W.

Asashôryû, le grand Yokozuna va-t-il finir l’année dominateur en remportant son 19ème yûshô ? C’est la question que tout fan de sumo se pose à l’approche de la deuxième semaine du dernier grand tournoi de l’année à Fukuoka.
Le sumo est un sport de combat pratiqué quasi-exclusivement au Japon.
C’est un sport réservé aux hommes, les femmes n’ayant même pas le droit de fouler le dohyo, le terrain du combat. En Juin dernier, on a eu l’occasion d’aller voir l’entraineur des sumo à Tokyo qui nous a expliqué le principe de cette lutte et même là, seuls les hommes pouvaient poser les pieds sur la terre gravillonneuse du terrain d’entrainement (malheureusement, les vidéos n’étaient pas interdites …). Le combat consiste à faire toucher le sol de son adversaire rikishi (nom donné aux lutteurs de sumo professionels) avec n’importe quelle partie du corps (excepté les pieds évidemment, ce sont des demi-dieux mais ils ne volent pas quand même…) ou réussir à le faire sortir des limites du terrain. Les rites accompagnant le combat en lui-même sont très nombreux. Pour que le combat commence, il faut que les deux rikishi aient posés leurs deux mains au sol. Aujourd’hui, les rites sont limités à 4 minutes (pour un combat qui dépasse rarement les 20 secondes) mais avant, c’était illimité et la phase psychologique du combat pouvait durer plusieurs dizaines de minutes. A la fin d’une journée, ces séances rituelles sont quand même assez rudes pour un spectateur non averti.

Il y a 6 grands tournois dans l’année, 3 à Tokyo, un à Osaka, Nagoya et Fukuoka. Il y a ensuite des tournois secondaires qui ne comptent pas pour le classement des rikishis et qui peuvent se dérouler à l’étranger (à Bercy il y a quelques années). Il n’y a pas de catégorie de poids il peut arriver que l'un des combattant ait plus du double du poids de l'autre (les poids de sumo pouvant aller de 70 à 280 kg!). Cependant, les rikishis des meilleures divisions pèsent en moyenne environ 150 kg, poids semblant le plus à même d'assurer à la fois stabilité et souplesse.
Chaque tournoi dure 15 jours et chaque jour les lutteurs affrontent un lutteur de leur division, le vainqueur du tournoi étant celui qui obtient le maximum de victoires sur ses 15 combats. Selon ses résultats il peut augmenter ou descendre de rang. Les rangs de la première division (Makuuchi) sont les suivants, du plus élevé au moins élevé : Yokozuna (actuellement un seul : Asashoryu), Ozeki (actuellement cinq : Hakuho, Chiyotaikai, Kaio, Kotooshu et Tochiazuma), Sekiwake (généralement deux), Komosubi (généralement deux), Maegashira (plus d'une trentaine). On arrive ensuite en deuxième division, appelée Juryô. Les lutteurs en Makuuchi et en Juryo sont les Sekitori. Les divisions inférieures, par ordre décroissant, sont : Makushita, Sandanme, Jonidan et Jonokuchi. Ces dernières divisions regroupent plus d'une centaine de lutteurs chacune, et il est assez difficile d'en sortir à moins d'être très doué pour le sumo.
L’avantage pour nous était que ces basses catégories combattent le matin et n’attirent pas les foules, on peut donc aller tout proche du dohyo pour comparer notre carrure.
La vie des rikishis est très hiérarchisée, les jeunes étant au service des rikishis de haut rang pour la cuisine, les taches ménagères etc... Pour grossir, ils ne font pas de petit déjeuner, histoire d’avoir très faim au moment du déjeuner. Ils boivent de la bière au repas et enchainent avec une sieste. L’espérance de vie des sumos est située entre 60 et 65 ans (contre 75-80 ans pour un Japonais en moyenne).
Lorsque qu'un lutteur excelle au tout premier rang, la fédération peut le désigner Yokozuna (champion suprême). Il est généralement nécessaire pour cela de remporter deux tournois à la suite et d'être jugé moralement digne d'un tel rang. Le Yokozuna conserve son titre à vie et ne pourra régresser dans les classements. Néanmoins, si ses résultats deviennent indignes d'un Yokozuna, l'usage lui imposera de se retirer du monde du sumo.
Il y a eu 68 Yokozuna depuis 1789. Taiho, est reconnu comme l’un des plus grands de l’ère moderne avec 32 victoires en Tournoi. Akebono, en 1993 devint le premier Yokozuna d’origine étrangère (Hawaii). Aujourd’hui le Yokozuna Asashôryû est d’origine Mongole, il en est à son 18ème succès en grand tournoi. Il a réussi une saison exceptionnelle l’an dernier avec 84 succès sur 90 combats, le Federer du sumo. Cette année, il apparaît toujours dominateur même si l’Ozeki Hakuho, mongol également, était tout proche de remporter 2 tournois d’affilée.

Publié dans Japon

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R
Pour avoir vu ces combats de sumo en vrai, je voudrai rajouté que quand tu es devant tu t'apperçois que c tout de même ultraviolent, ils se rentrent dedans réellement comme des brutes, de même ils font parfois des chuttes spectaculaires en dehors de la zone de combat...<br /> Impressionant...je comprend que l'on puisse être fan comme jacquot.
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F
Il m'inspire pas ce post sur les sumos, ces gros bonhommes en string, pffffffff !!<br /> <br /> Et puis si je croise Jacquot, j'ai d'autres choses à lui dire...<br /> <br /> Bon, Olivier, c'est intéressant quand même, je ne voudrais pas dénigrer tes reportages ;-)
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M
Yvon, à quand l'essayage de la tenue ?<br />
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B
Et bien crois le ou non j'ai deja vu du sumo feminin au fin fond du Hokkaido! <br /> <br /> Chouette blog, bonne continuation
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Y
on attendait tous avec impatience un reportage sur le sumo ; on est pas déçu.<br /> évidemment, ça permet déjà de se dire qu'un ou deux kilos de trop...<br /> ensuite, on voit que tout un chacun peut espérer devenir demi-dieu (voir l'entraînement...) en buvant déjà un peu de bière (c'est un premier pas) et en levant la jambe (second pas)<br /> enfin, maintenant, avec ce reportage, on peut aussi briller en société, c'est utile ! (imaginons qu'un jour, on croise notre actuel président de la république, ben déjà, on a quelque chose à lui dire)<br /> donc, vraiment, merci pour ce reportage en tout point réconfortant
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